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Jeudi 26 juillet 2012.

Je travaille sur la vidéo qui s’insérera dans la mise en scène d’Yza de Burbure pour le prochain Festival TRACE (25.08.12). Séries de peintures à l’encre de Chine avec les pinceaux que j’ai ramenés de Pékin. C’est la première fois que je travaille avec de tels pinceaux, ça me change des pinceaux bons marchés de chez Schleiper. Là, je suis passée au quatre étoiles du pinceau je pense…enfin.

En même temps je lis « L’Enfant Bleu » d’Henri Bauchau, terrible bouquin sur les mystères de la création et de l’imagination. Tous ces dessins et ces peintures présents dans l’esprit avant de se coucher sur le papier, non sans peine parfois. Extrait (Orion, jeune homme psychotique & artiste, au sujet d’un document à remplir pour obtenir une bourse d’artiste):

« C’est de mon imagination que viennent les oeuvres. On ne peut pas les connaître à l’avance. Il faut d’abord qu’on les voie dans sa tête, on travaille au fur & à mesure que l’imagination les montre. On ne peut pas copier la nature, il faut qu’elle vienne d’abord, pas tout à fait comme elle est en photo, dans ma tête.

La question est difficile pour moi car parler et écrire c’est lourd, parfois on parle trop et on devient ennuyant. Si on pouvait répondre en dessinant ou en sculptant, peut-être on aurait une bourse. En écrivant on sait qu’on n’a pas la chance mais mon père pense qu’il faut essayer. »

Henri Bauchau, L’enfant Bleu, Actes Sud, coll. Babel, 2006, p.359-360